Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, jay resu vos deux letres an date du X et XVI
2de ce mois et ay veu le partemant de mesieurs d’Evènes
3et de Laval du XIIII, qui me fait espérer que bientost
4il arriveront isy. Ie suis bien marri que celle que ie
5escrivois à monsieur d’Evènes que maviés ranvoier, ne
6la trouvé là, car ie me trouve asés court dargant,
7si èce que lon me proumet man bailler bien tost, mais
8an matière de recouvrer debtes, ie ne crois que ce
9que ie tiens pour resu, si tant estoit quon me tint
10promese, ie navois qua fère dan fère venir de dela sur
11quoy le plus tost que pouray, vous en donneray avis ;
12et davant ne sera besouin sil vous plait vous metre
13an peine pour man faire tenir. Mon fait de Dieppe nest
14an rien avansé ; ie ne le puis solisiter et moins le veus-ie
15importuner ; ilan sera ce quil plaira à Dieu. La longueur
16me fache presque autant qun refus sil fut veneu
17au coumancemant. Vous avés esté adverty par mesieurs
18d’Hourches et Chastelard les plaintes que font seux de la
19religion an ceste court de vous et vous ont anvoyé le
20caier diselles. Ilia quelque tamps que ian dis un mot à
21monsieur lamiral, luy priant nayouter foy à tant de
22calonnies faucemant controvées que auquns particuliers
23et pasionnés invantoint et quiluy plut vous garder
24une oreille, ce quil me proumit. Depuis, il ne man
25a point parlé. Si iavois charge de vous, ie luy dirois ce
26quil vous plairoit me commander, à quoy iobéiray toute
27ma vie et ce dausi bon cœur que très humblemant ie
28me recommande à vostre bonne grace et de madame de Gordes,
29priant Dieu quil vous doint
30monsieur, an santé très heureuse bonne vie et longue. A
31Paris, le dernier iour de juillet 1572
32Vostre très humble et très obéissant
33frère à iamais
34De Simiane
35Mon nepveu Gargas est an bonne santé, Dieu
36mersi. Le plus jeune de monsieur de Roset a la petite
37verolle. Ils ne sont logés en une mesme chambre.